Les Mots et les Silences

Publié le par Mabouya



Donne mois les mots de ton coeur
Arrêtes ses rires moqueurs
Dis moi ce qu'il faut changer
Ce qui est en train de te ronger
Ton âme est à l'intérieure
et je ne vois que ce que tu veux bien me donner
la situation s'envenime, je sens venir le danger...

...Mabouya... 

On a tous des choses à l'intérieur mais qui sait vraiment les dire
De temps en temps quelques mots resortent,
C'est triste car c'est vraiment les pires
Si tu as des choses à dire tu devrais vraiment les dire...

...Mabouya... 

Philosophe ou poête, tout le monde n'a pas ce don
Sur terre et dans mon village, tout le monde ne sait même pas écrire
Mais les vrais mots viennent du coeur
Et à l'évidence
Personne ne saura les contredire...

...Mabouya... 

Méfiez-vous des mots 
(tiré du livre "Bienvenue sur la voie" de ...Arnaud Desjardins...)

Les théologiens, au cours des siècles, se sont avant tout efforcés de préciser des dogmes et des doctrines. Et, pour des questions de vocabulaire, certains hommes absolument sincères ont été déclarés anathèmes ou hérétiques. Leurs propositions ont été condamnées mais s'ils acceptaient de changer un terme, ils étaient rétablis dans l'orthodoxie. Les Orientaux, au contraire, ont inlassablement répété "Allez au-delà des mots, ne vous emprisonnez pas dans les mots..." "Celui qui connaît brahman (la Réalité ultime) peut tout, celui qui connaît le mots "brahman" peut tout dans le domaine des mots."
Ceux qui ont un peu l'habitude des enseignements spirituels divers ou des ashrams peuvent facilement remarquer que chaque école a son vocabulaire favori. En Inde, certains mots qu'un guru parlant un anglais parsemé de termes sanscrits emploie fréquemment ne sont jamais utilisés dans un autre ashram et vice-versa. Mais les mots, même les plus prestigieux, ne peuvent jamais remplacer la vérification par l'expérience. Les hindous ont des expressions éloquentes que nous pourrions moderniser en disant: "La lecture d'un menu de restaurant ne nourrira jamais celui qui a faim", "Le nom du médicament ne peut pas guérir le malade". Et nous entrevoyons déjà un aspect essentiel de toute voie spirituelle, plus même, ce qui fait la voie: l'instrument du philosophe ou du théologien est l'intelligence, la rigueur du raisonnement; l'instrument du mystique ou du disciple est l'attention, on dit aussi la "vigilance" ou la "présence", un niveau de conscience qui transcende radicalement ce que peuvent entrevoir les pensées les plus brillantes. 
On peut d'ailleurs constater que la quasi-totalité des intellectuels et des philosophes préfère étudier les doctrines traditionnelles dans des livres hautement érudits et des traductions de textes plutôt que de poser des questions à des maîtres vivants incarnant ces enseignements. Car toute réponse d'un sage nous provoque et nous met en cause là où nous ne nous y attendions pas.
J'ai moi-même découvert peu à peu, au fil des années, combien je pouvais vivre à travers les mots, penser à travers les mots, et j'ai découvert aussi que malheureusement, ce n'était pas une déformation dont j'avais l'exclusivité. Seul l'expérience a une valeur. Si certaines paroles vous rapprochent de cette expérience, ou vous conduisent à cette expérience, elles sont heureuses et bénéfiques. Et si d'autres formulations, peut-être vraies en elles-mêmes, vous éloignent de la réalisation parce qu'elles vous enferment dans une idéologie, elles sont nuisibles.
...Arnaud Desjardins...

Je me permettrai de résumer et d'interpréter en disant que, même si en religion, il est bon de croire sans avoir vu, ne pratiquez que les traditions dont vous avez comprise, assimilé et dont vous acquiescé le fondement. Sinon vous risquez de vous perdre dans les méandres de l'hypocrisie. Une tradition qui s'ignore est une tradition déjà morte...
...Mabouya... 

Publié dans Textes

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article