Babylone historique (..4..fin) avec film

Les palais royaux
Décoration des murs de la salle du trône de Palais Sud.

Trois principaux palais royaux fonctionnaient à Babylone à l’époque de Nabuchodonosor II : le Palais Nord, le Palais Sud et le Palais d’Été.

Le Palais Sud, « Palais de l’émerveillement du peuple », est encastré dans la muraille Imgur-Enlil. C’est un vaste bâtiment de forme trapézoïdale, mesurant 322 x 190 m, dans lequel on accédait par une porte monumentale située à l’est. Il était organisé autour de cinq grandes cours se succédant d’est en ouest. Les deux premières desservaient les salles destinées aux affaires administratives et économiques, et la troisième cour, au centre de l’édifice, qui est la plus vaste de toutes (66 x 55 m), ouvrait sur son côté sud vers la salle du trône, mesurant 52 x 17 m. Ses murs étaient décorés de briques glaçurées. La partie occidentale devait constituer la partie « privée » du palais. L’édifice comptait au moins un étage supérieur. Il s’agissait du lieu de résidence privilégié du roi. Nabuchodonosor y avait adjoint à l’ouest un « bastion » de forme rectangulaire (230 x 110 m), qui débordait sur le fleuve dont il obstrua le cours, obligeant à un réaménagement du quai.

Le Palais Nord, ou Palais principal, « Grand Palais », est construit à l’époque de Nabuchodonosor à cheval sur les remparts, juste au nord du Palais Sud. Seule sa partie nord-est a été fouillée. Il avait une forme rectangulaire, d’environ 180 x 120 m, et était organisé autour de deux grandes cours. Un « bastion » aux murs très épais avait été construit en même temps que le palais, sur son côté nord.

Le Palais d’Été (« Vive Nabuchodonosor ! Longue vie à celui qui protège l’Esagil ! ») est une autre construction de Nabuchodonosor II, datant de la fin de son règne. Il est situé près de l’enceinte extérieure, 2 km au nord des deux autres. Il ne reste que ses soubassements. Cet édifice de forme carrée (250 m de côté) a été plus tard fortifié par les Parthes.

 

Les « Jardins suspendus »
Représentation des jardins royaux assyriens d'après un bas-relief de Ninive.

Dès les premières campagnes de fouilles, on chercha la « merveille du monde » de Babylone : les Jardins suspendus que Nabuchodonosor aurait fait construire pour son épouse mède, nostalgique de son verdoyant pays natal. Ces efforts furent vains, au point qu’on se demanda s’il ne fallait pas y voir une affabulation de plus des auteurs grecs à propos de la Mésopotamie, d’autant que leurs récits concordent fort peu (mais pour une fois Hérodote n’y est pour rien, vu qu’il n’en parle pas). Ces jardins ne sont mentionnés dans aucun texte babylonien, et on a pu proposer qu’il y avait eu confusion avec ceux dont parlent les sources des capitales assyriennes. Le mystère demeure ...

 

Heurs et malheurs de Babylone à l’époque contemporaine

 

Plan du site actuel
Plan mural de Babylone, sur le site même.

Le site actuel de Babylone est divisé en plusieurs secteurs, la plupart coïncidant à des tells distincts. Babil est situé à l’emplacement de l’ancien Palais Nord, donc à l’entrée septentrionale du site. Le Qasr comprend entre autres le palais royal et la Porte d’Ishtar. Les ruines du sanctuaire de Marduk se trouvent à Amran Ibn ‘Ali, à côté du Sahn, le trou correspondant à l'emplacement de la ziggurat, et bordé par le Merkès à l’est, où se trouvent les ruines d’un quartier résidentiel. Les pierres destinées à la reconstruction de la ziggurat constituent le tell de Humra (comprenant aussi les ruines du théâtre hellénistique). Ishin Aswad se trouve à l’emplacement de l’ancien quartier de Shuanna.

 

Redécouverte, fouilles et dégâts
Babylone en 1932

L'emplacement du site de Babylone ne fut jamais réellement perdu, et, de tout temps, les explorateurs ayant visité la région se sont attardés sur le site, certains relevant des inscriptions et les ramenant dans leur pays. Lors des premières fouilles effectuées en Mésopotamie, la ville ne fut que peu visitée, puisqu'on se concentrait alors surtout sur l'Assyrie. Le dégagement de la ville, de par son immense prestige, paraissait de plus d'avance une tâche harassante, que peu envisageaient d'entreprendre.

Le Français Jules Oppert fut le premier à s'aventurer sur le site en 1852. Mais il n'effectua que des fouilles superficielles. Il en fut de même pour l'Anglais Henry Rawlinson et son associé l'Irakien Hormuzd Rassam, qui visitèrent le site en 1854 et 1876.

C'est finalement l'Allemand Robert Johann Koldewey qui décida de fouiller la ville, avec ses nouvelles méthodes scientifiques totalement novatrices par leur rigueur et leurs résultats, très portées vers le dégagement de restes architecturaux, plutôt que d’œuvres d’art (Koldewey ayant une formation d’architecte). Il arriva sur le site en 1899 avec son collaborateur Walter Andrae. Aidé des repérages effectués par ses prédécesseurs, ainsi que des ouvrages classiques (qui se révélèrent peu fiables), il se concentra sur les quartiers principaux de la ville, Eridu, Ka-dingirra et Shuanna, dégagea les principaux monuments de la ville, et dressa les plans de celle-ci. Il ne put fouiller que les monuments de l'époque néo-babylonienne, ceux des époques précédentes ayant été anéantis pour diverses raisons. Il repartit en 1917, après avoir effectué un travail remarquable, cette fouille ayant longtemps servi de référence.

Cette période voit une série de dégâts se produire sur le site : les Turcs avaient déjà utilisé des briques du site pour la construction d'un barrage, puis les Allemands emportèrent la porte d'Ishtar et les reliefs de briques glaçurées de la Voie processionnelle, qui aujourd'hui sont exposés au Pergamon Museum de Berlin. Les Français prirent également quelques œuvres d'art.

D'autres expéditions furent menées plus tard par des Allemands (années 1960), des Italiens (1974 et 1987), et des Irakiens (depuis 1958).

 

La reconstruction sous Saddam Hussein

Babylone, tout comme le passé préislamique de l’Irak en général, n’a pas fait l’objet de récupération politique avant la prise du pouvoir par Saddam Hussein. Ce dernier change cette situation, en se rattachant à ce passé illustre pour des besoins de propagande nationaliste, en se présentant comme successeur de Hammurabi, de Nabuchodonosor II (et également de souverains assyriens). Cela entraîne à partir de 1985 le début de programme de reconstruction de monuments antiques, dont Babylone, qui faisait déjà l’objet d’une restauration auparavant. Les murs de certains monuments sont restaurés, une partie des murailles, avec la porte d’Ishtar, et certains bâtiments sont intégralement reconstruits (comme le temple de Ninmah), Saddam Hussein laissant même des inscriptions de fondation comme le faisaient les anciens souverains babyloniens. Après la guerre du Golfe, il se fait construire un palais à proximité du palais de Babylone. Cette entreprise assure le succès touristique de Babylone, mais est fortement critiquée par les archéologues, parce qu’elle empêche les fouilles sur une grande partie du site, et dégrade les monuments anciens.

 

« Camp Alpha »
US Marines devant les ruines reconstruites de Babylone, 2003.

Mais les dégradations du site de Babylone ont empiré à la suite de l'invasion de l'Irak de 2003 par les armées américaines. En effet, le site de Babylone est choisi pour établir une base militaire, nommée « Camp alpha », comprenant notamment unhéliport militaire. Ces activités ont endommagé certains édifices, dus à la présence de véhicules militaires (hélicoptères, blindés à chenilles), d'une population conséquente, et surtout à d'importants travaux de terrassement. Des tranchées sont creusées sur des sites archéologiques, le pavement de la Voie processionelle est endommagé par les véhicules. Le site est ensuite transféré sous la responsabilité de l'armée polonaise, sans que les dégradations ne s'arrêtent. Certaines œuvres antiques ont ainsi été enlevées, sans doute pour être revendues sur le marché des antiquités qui est en plein essor depuis la chute de Saddam Hussein.

 

Babylone et l'eschatologie chrétienne

Babylone représente symboliquement, dans le livre de l'Apocalypse, la société mercantile, décadente, déshumanisée et pervertie, le système répressif, toute forme d'autorité oppressive (police, armée, pouvoir financier, pouvoir politique, etc.). Néanmoins, la Bible, qui en fera le symbole de la corruption et de la décadence, nous en transmettra le souvenir et le prestige qui survécurent à sa chute.

Cette conception symbolique du terme de "Babylone" a été repris dans l'idéologie et la religion du Rastafarisme.
...source Wikipédia... 

Babylone est une ville antique de Mésopotamie (actuel Bagdad Irak). 
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