L'avidité

Publié le par Mabouya

L’avidité semble un refuge
Que l’on croit salutaire
Alors qu’il n’est que précaire
Car elle est centrifuge.


Ce désir ardent de pleinement se remplir
Correspond bien à un impérieux besoin :
Celui de son âme qui demande soin
Afin de toutes ses blessures enfin guérir.


Mais pourquoi cette faim est-elle insatiable ?
Alors que l’on fait tant pour avoir tout :
L’Argent qui comblera le vide partout
Grâce à des acquisitions cumulables.


  Pourtant les satisfactions matérielles sont si brèves
Qu’il devient vite nécessaire d’en obtenir plus.
Et que même lorsque l’on crée un surplus
On ne peut que constater que rien ne s’achève.


  Mais comme on ouvre pas vraiment les yeux,
On essaie de se raisonner afin de supporter,
L’indicible béance de notre coeur inanimé,
Qui continue de nous signaler ses voeux.


Et comme nous ne comprenons toujours pas,
Nous maintenons inlassablement l’illusion,
En poursuivant le chemin de la tentation,
Sans se rendre compte de ses mauvais pas.


  Pourtant parfois un éclair de conscience surgit :
On se sent plein quand on ressent de la joie,
Lorsqu’on s’émerveille devant la nature avec foi
Ou devant un bel enfant innocent qui rit.


Car la vie sur Terre est un jeu passionnant
Qui permet de rire, de chanter, d’évoluer,
A condition de tire des leçons du passé,
Pour vivre pleinement chaque instant présent.


Alors la gratitude vient tout naturellement,
Pour tous ces moments que Dieu offre
A ceux qui acceptent de suivre leurs élans
D’amour, de courage, de bonté, si émouvants.


Ceux-là agissent consciemment le plus souvent,
Selon les voeux de leur divinité intérieure
Et leur vie se remplit comme leur coeur
D’une douce chaleur et de bienheureux moments.


 Car c’est en se servant de son intuition
Que l’on oeuvre au mieux et produit le meilleur
Afin de s'accorder à soi et donner du bonheur
En manifestant ses pures et cordiales intentions.


Alors l’énergie d’Amour de notre âme bénie
Se ressent, rayonne et s’amplifie à souhait,
Pour recevoir et donner bonté et paix,
Et pour dénicher notre plénitude enfouie.


L’avidité est donc une course sans fin
Vers un horizon extérieur toujours décevant,
Alors qu’en tournant son regard en dedans,
Nous libérons l’âme qui guide vers le Bien.


"On ne possède vraiment que ce que l'on est capable de donner. Autrement on n'est pas le possesseur, on est le possédé."

... Abbé Pierre ... (Dieu et les Hommes / 1993)

Publié dans Poèmes

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