Narcissisme
L’amour de soi paraît suspect, foncièrement indifférent et globalement égoïste. Il n’y a pas d’aspiration morale dans cet amour, mais une auto-contemplation suffisante, presqu’indécente. Nous blâmons ceux qui s’aiment trop, quoiqu’au fond nous les envions, car qui ne cherche à conquérir cette admiration ?
Nous pensons donc que s’aimer soi-même revient à s’admirer, à aimer ce que l’on est, à se regarder faire et à s’en satisfaire. Le narcissique vit dans un monde de miroirs, où chaque chose est une image de soi, chaque amour une représentation du MOI. Certes. Mais l’on ne se dit pas assez que cet amour a une histoire, qu’il a nécessairement un désir… Alors,d’où vient-il ? Et que veut-il ?
On ne devient pas adulte en restant Narcisse. On peut avoir le sentiment d’estime de soi, on peut être fier de la réussite de ses projets, de la réalisation de certains buts. Mais on devient adulte sous le regard des autres et de la société : on grandit en étant jugé, critiqué, accusé… et peu à peu c’est sous le coup de nos propres critiques que nous évoluons.
En marge de ces vicissitudes, nous gardons un vague souvenir d’enfance, celui d’un autre temps qui ne paraissait pas si difficile. Un vieux temps où les désirs étaient rois, l’affection comblée, les besoins satisfaits. Comment ne pas vouloir répéter cet ancien temps ?
Freud en conclut que ce n’est pas notre moi actuel que nous aimons, mais à travers lui ce que nous avons été, la manière dont nous avons été aimés, et la façon dont nous rêvons de le restaurer. En somme, ce n’est pas nous que nous aimons. Narcisse n’est pas un homme qui contemple son reflet. Il regarde devant et derrière, en amont puis en aval : il regarde son passé et façonne un idéal. Voilà ce qu’ests’aimer.
Nous voulons nous aimer comme nous avons été aimés… Etrenarcissique, c’est avoir un idéal qui s’enracine dans le passé.
Miss France VS miss Italie !
Vidéo envoyée par granata