Culture
Les Rasta sont des Hippies
Le mouvement rasta est souvent vu comme une variante locale de la grande vague hippie qui eut lieu dans le monde occidental au cours des années 1970. Le message rasta se retrouve alors vu comme une manifestation d'amour et de paix universelle, comme prôné par les hippies.
Bien que fondamentalement un message de paix et d'amour, le message rasta ne peut absolument pas se résumer à eux seuls. En effet, le mouvement rasta est avant tout un mouvement d'émancipation des consciences, et, surtout de dénonciation des dérives d'un système. De même que le reggae est une musique de rebelle, comme chanté par Bob Marley, le message rasta est avant tout un message de rupture et de rébellion spirituelle.
Si cette rébellion spirituelle est souvent assimilée à une forme d'action pacifique à l'image des mouvements de Gandhi ou de Martin Luther King, ce n'est pas vrai en général. Peter Tosh, souvent qualifié du Malcom X rasta, ne disait-il pas que tout le monde veut la paix alors que lui désire la justice ? (« Everyone is crying out for peace, none is crying out for justice » - Equal Rights, 1977).
Enfin, les rastas ont un fort attachement aux textes sacrés, à la méditation religieuse et recherchent en permanence à se rapprocher du lien ancestral qui les unit à l'Afrique et à leurs origines. En particulier, le traitement des femmes et des homosexuels est abordé d'une manière qui serait qualifiée de traditionaliste.
Il ne s'agit pas non plus de voir dans les rastas de dangereux rebelles prêts à prendre les armes pour détruire la société moderne en vertu de valeurs obscurantistes, car ce n'est absolument pas le cas. Les rastas sont en majorité de paisibles personnes. Simplement, et la musique le montre bien, le message rasta est plus proche d'un message de résistance que d'un message de paix universel, comme le reggae est plus proche du punk que du rock progressif…
Une autre différence notable entre le mouvement rasta et le mouvement hippie, se trouve dans l'origine sociologique de leurs adeptes : si les hippies sont généralement des jeunes issus de la classe moyenne voire des classes les plus aisées, les rastafari sont quasi uniquement originaires des ghettos et des classes défavorisées.
Les invasions arabes
Très peu d’Arabes et très peu envahissant !
Dans notre imaginaire, les"invasions arabes" du Moyen Age se sont déroulées de la manière suivante : plusieurs milliers de guerriers en provenance d’Arabie auraient déférlé sur le Maghreb et l’Europe avant d’être stoppés à Poitiers par Charles Martel en 732.
L’expansion de l’Islam ne s’est pas faite que par la conquête militaire : les conversions, les alliances politiques, les échanges intellectuels ont également eu une grande importance. Les musulmans qui arrivent en Espagne et en France à partir du VIIIe siècle sont surtout des Berbères convertis à l’Islam. Combattus par Eudes d’Aquitaine dans le Sud-Ouest français (puis à Poitiers par Charles Martel), les musulmans se retirent progressivement de France. Ils s’installent alors en Espagne, où ils restent jusqu’au XVe siècle en y établissant une brillante civilisation.
lien: les invasions musulmanes
Les musulmans sont tous arabes
Des Indiens et des Indonésiens
Que voilà une idée reçue religieusement ancrée dans les esprits, surtout occidentaux et notamment francophones. La religion musulmane est souvent d’emblée affectée aux Arabes qui en seraient les seuls (ou majoritairement) pratiquants. Erreur d’autant mieux entretenue que l’arabe est la langue "sacrée" du livre fondateur, le Coran, et que le lieu saint et de pèlerinage de l’Islam, La Mecque, se situe en Arabie Saoudite. Enfin, les musulmans de France sont essentiellement représentés par les Maghrébins, ce qui fait que la vision locale cache une vérité tout autre dès lors qu’on sort de sa paroisse, à savoir que les Arabes sont minoritaires dans la religion musulmane, même si les populations arabes sont très majoritairement de confession musulmane.
En effet, au sens strict (habitants d’Arabie), ils ne représentent environ que 5 % des musulmans dans le monde sur un milliard trois cents millions (chiffres 2004), au sens large (Afrique du Nord comprise) ils seraient proches de 20 %. Le reste étant répandu entre le sous-continent indien (Inde, Pakistan, Bangladesh), l’Indonésie et la Malaisie. Les quatre premiers pays musulmans sont tous situés en Asie du Sud ou du Sud-Est, plus d’un musulman sur deux se tourne vers l’occident pour faire sa prière en direction de La Mecque. Par contre, n’oublions pas qu’une nombreuse population arabe est chrétienne comme en Syrie, en Jordanie, au Liban et en Palestine.
Le dépucelage fait saigner
Bon sang ne saurait mentir !
Dans certaines religions, la virginité avant le mariage est importante. Et il est bien de la « prouver » en montrant le saignement provoqué par le premier rapport sexuel avec le nouvel époux.
Or, de nombreuses femmes ne saignent pas lors de leur défloration. L’hymen ne s’est pas rompu ou s’est rompu discrètement. Il existe des femmes qui naissent presque sans hymen, d’autres qui ont un hymen très souple qui se laisse distendre sans saigner, d’autres qui ont déjà déchiré leur hymen sans s’en rendre compte, en faisant du sport ou en mettant un tampon trop brutalement…
Une fille qui ne saigne pas ne vous a pas obligatoirement menti quand elle vous a dit que vous étiez le premier et que vous ne baignez pas dans l’hémoglobine. Laissez vous porter par l’amour quels que soient les chemins par lesquels il vous y mène.
Les Africains ont le rythme dans la peau
C’est seulement en musique qu’une blanche vaut deux noires
Une tenace idée reçue veut que le peuple africain soit doté d’une adresse hors du commun pour les percussions. Bien qu’ayant des cultures très anciennes où la musique a une place importante, les Africains ne sont pas nécessairement nés avec des baguettes de tambour dans les mains. Tout d’abord, soyons clairs, le « sens du rythme » n’existe pas en tant que tel. C’est plutôt une faculté que nous pouvons développer et améliorer par certaines pratiques comme l’étude de la musique et des instruments de percussion. Cette « sensation » est accessible à tout le monde, dans la mesure où la notion de rythme fait appel à l’appareil auditif qui gère entre autres l’équilibre (fonction vestibulaire) et à la coordination des mouvements acquis dès le plus jeune âge pendant le développement psychomoteur.
Diverses théories font allusion à l’audition intra-utérine des pulsations cardiaques maternelles et au caractère supposé apaisant du dit battement, mais les pulsations du cœur sont réputées arythmiques d’un point de vue musical et l’audition est fortement atténuée par le liquide amniotique: ce qui exclu toute influence sonore extérieure prédominante. Une autre théorie fait référence au son de la marche, percussion interne transmise à travers les os depuis nos premiers pas, et qui nous donnerait cette impression de « sens du rythme ». Pourtant, si l’exemple de la marche est un bon outil pédagogique pour apprécier le caractère universel du « sens du rythme », il n’explique pas tout.
Nous connaissons tous des personnes prétendant n’avoir aucun sens du rythme, et il y en a autant en Afrique qu’ailleurs. Ce sentiment est plus souvent un blocage intellectuel qu’une réalité physique.
Ne dites plus alors : « Les Africains ont le rythme dans la peau », mais : « Le rythme est une donnée culturelle majeure de lamusique africaine ».
Ayant à première vue une dimension flatteuse, cette idée reçue est aussi susceptible de produire bien des préjugés.
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