Contrarié

Publié le par Mabouya

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...Mabouya...

Si t’es contrarié, par ce que ta femme t’a encore trompé. 
Comme un défi, ton ex t’a rappelé dès qu’elle l’a su. 
Par-ce que ta future veut pas te pomper.
Par-ce qu’au mur chez toi y’a des fissures. 
Par-ce que tes potes hier soir sont tombés. 
Par-ce que ton boulot te prend tout ton temps. 
Et que ton boss te fait chier, 
par-ce qu’il n’est jamais content. 
Par-ce qu’on t’as viré du foyer. 
Depuis t’as pu assez de tunes pour payer le loyer.  
Depuis que les flics t’ont dans leurs fichiers fiston. 
Par-ce que tu te sens impuissant, quand une femme crie de l’autre coté de la ruelle.  
Par-ce que hier soir Tu t’es pris une dérouillé cruelle. 
Si tu vis pour la fierté et la conscience, 
faire de grandes choses, sans jamais savoir à qui faire confiance. 
T’es contrarié parce que tout s’oppose depuis l’enfance. 
Par-ce que tous supposent par ton allure une défaillance. 
Par-ce que tu ne trouves d’exutoire que dans la défonce. 
Par-ce que le pouvoir exécutoire s’acharne, et que personne ne prend ta défense. 
Par-ce qu’aujourd’hui on ne parle plus de racisme mais de différence, 
alors que tu ne lis dans les regards que tu croises que de la méfiance, ou de la
défiance. 
Par-ce que tu sais que ce n’est pas la solution, 
pourtant tout ce que tu arrives à te dire c’est, met leur une patate, et franche!  
Par-ce que l’égalité est un idéal de la France. 
Par-ce que tu ne penses pas l’avoir mérité, par ce que tu fonces. 
Pourtant tout depuis longtemps t’enfonce et t’offense. 
Par-ce que tu es conscient que les choses changent trop doucement, même t’offrant ce son. 
Par-ce que tu as peur, 
fronçant le sourcil, pour ton ptit frère ou ta ptite sœur. 
parce que l’avenir ressemble souvent au passé. 
par-ce que tous ces dossiers ouverts ne veulent pas se classer. 
Par-ce que tes parents n’ont de cesse de se clacher. 
Par-ce que trop de ton entourage s’est gâché à la cesse. 
Par-ce que personne ne sais plus nous rassurer à la messe. 
Par-ce que pour s’évader de la réalité, les prières 
se troquent maintenant contre des bières. 
Par-ce qu’on voudrait tous se casser, mais que personne n’as de billet. 
Juste la force de se balancer des pierres. 
Tant que ça peut faire avancer. 
Par-ce que les vices sévissent, 
ça vole, ça viole, ça tue dans les quartier, et c’est pas depuis hier. 
Par-ce que la solidarité, ça voulait dire quelque chose, entre les gens qui, depuis, 
s’éparpillèrent.
Par-ce qu’a l’école on t’a fait prendre une mauvaise filière, 
on t’a fait taffer vite, rêvant de te voir te pendre. 
Epris, devant cette magnifique femme, tes yeux s’écarquillèrent.  
Par-ce que tu rêves d’amour et de gosses, et que ton voisin, un serbe qui vit dans la sèrmie,
s’est prit, devant tes yeux ébahis, un coup de serpe hier. 
Et qu’un peu de sa mort est encore dans ta serpillière. 
Par-ce qu’il n’y a personne cette nuit, dans ta rue, à part ceux qui errent, 
sans vrai but.  
Par-ce que quel que soit leur origines, tous autour parlent la langue de pute 
ou de vipère. 
Par-ce qu’on te demande mipèr, diplômes, tact et diplomatie. 
Alors que ce sont la rage et la haine qui coulent dans tes vicaires. 
Par-ce que tu n’as pas connu l’ami père, juste l’animal qu’engendre la misère. 
Par-ce qu’il t’a mis mal, mais pour le dire genre t’es trop fier. 
Pourtant tu sais que par la fierté trop s’atrophièrent. 
Par-ce que tu rêves encore, mais que tu sais de ta réalité les barrières.  
Par-ce que les leçons de moral résonnent ainsi que la détonation des barillets.  
Par-ce que Lepen se rapproche du pouvoir, tu l’aurais parié.
Par-ce que tu aimes cette France dépareillée. 
Par-ce que ton pays s’est coupé en deux,
et qu’ils osent encore dire on va le réparer. 
Par-ce que t’es paré à péra, comme beaucoup de nos frères, pour faire entendre des choses utiles et. 
Par-ce que ceux qui gouvernent nous bernent, préfèrent l’opéra aux textes des mutilés. 
Par-ce qu'ils ont toujours le même discourt futile et. 
Par-ce que tu as peur pour ton voisin, pour ton cousin, depuis que tu les as vu dealer. 
Et par-ce qu’en plus tu vis dans un quartier où y’a pas de fleurs à butiner, 
béton agglutinant. 
Dans une cage à lapin même pas ventilé. 
Tu penses juste laissez moi fumer mon kil tranquille et.
Par-ce que tu sais que les querelles souvent finissent en sang. 
Par-ce qu’elle ne te porte plus dans son cœur, elle dit finissons-en. 
Par-ce que tu as vu tourner, dans les sombres ruelles, trop de filles de dix onze ans. 
Par-ce qu’on ne s’évade ni par la sensi, ni sans. 
Par-ce que certains de tes communautaires finissent à la scène innocents. 
T’es contrarié, tu ne sais plus où tu comptes aller. 
Tu comptes les jours et rêves de t’évader. 
Tu contemples les tours et rêves de les raser. 
Pas content des détours que la vie t’a réservé. 
Chez toi on ne meurt pas à la pelle, 
mais on ne vit qu’une fois et certains silences te le rappellent...

...Mabouya...

Publié dans Textes

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